Travaux publics : un premier semestre 2018 au beau fixe
L’activité des travaux publics est sur une bonne lancée pour 2018. Au premier semestre, elle progresse de près de 10% selon l’enquête mensuelle de la FNTP.
Jessica Ibelaïdene
Entre la neige, le froid, les fortes précipitations, les caprices de la météo depuis le début de l’année auraient pu ralentir la croissance retrouvée des travaux publics au premier semestre. Il n’en est rien. Au contraire, la reprise a bien posé ses valises, selon le dernier bulletin de conjoncture de la Fédération nationale des Travaux publics (FNTP). Le montant des facturations enregistre ainsi une hausse de 9,8% entre janvier et juin 2018 (vs premier semestre 2017). Sur le seul mois de juin, la croissance dépasse même les 11%.
L’impact du Grand Paris commence à se faire sentir, constate la FNTP. Mais au-delà de ce chantier gigantesque, toutes les spécialités, à l’instar de la route, des canalisations ou des travaux électriques semblent profiter de l’embellie.
De bonnes nouvelles du côté de l’emploi
Avec la croissance, les indicateurs concernant l’emploi s’améliorent. Le nombre d’heures travaillées repart à la hausse en juin (+5,5% vs juin 2017, et +8,6% vs mai 2018). Du côté des effectifs, la tendance se confirme également : la profession embauche et le nombre d’ouvriers permanents augmente de 1,8% sur l’ensemble du premier semestre.
Des prises de commandes toujours en recul
Les marchés conclus restent eux aussi sur leur lancée… qui n’est en revanche pas bonne. Les prises de commandes reculent ainsi de près de 4% sur le semestre, comparé à la même période en 2017. Les attributions de projets liés au Grand Paris Express début 2017 continuent de biaiser l’analyse de cet indicateur.
Entre les chiffres et le terrain, la réalité semble, en effet, différente. Les chefs d’entreprise restent optimistes et assurent que leur carnet de commandes se remplit bien. Ils sont même plus nombreux qu’au premier trimestre à le penser, selon une enquête d’opinion de la FNTP.
Plusieurs points de vigilance
Si la profession a de bonnes raisons de retrouver le sourire, elle reste cependant vigilante. Car plusieurs indicateurs pourraient ralentir la croissance sur le reste de l’année. Ainsi, les coûts de production s’envolent depuis le début de l’année [+2,5% d’inflation constaté au premier trimestre, NDLR]. Ils devraient même être « exacerbés par la pénurie de bitume ces prochains mois », prédit la FNTP, alors même que le prix du bitume a déjà gagné 15% en juin selon des données de l’Insee.
Par ailleurs, la moitié des chefs d’entreprise du secteur se disent confrontés à un manque de main d’œuvre, ce qui les contraint à limiter leur production, à décaler des chantiers… Les travaux publics peinent à embaucher, par manque d’attractivité et mauvaise connaissance de ses métiers. Un problème dont a bien conscience la FNTP. Et c'est pourquoi elle lancera une grande campagne de recrutement à la rentrée. Elle s’accompagnera de plusieurs outils de communication à destination des jeunes. Rendez-vous à la rentrée !
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